Le personnage de Léa apparaît -pour la première fois- dans Genèse 29 lorsque Jacob -fuyant son frère Ésaü- arrive à Haran. À un point d'eau, il rencontre la bergère Rachel, sa cousine, la jeune sœur de Léa. Il tombe amoureux de Rachel et, -pour pouvoir l’épouser- accepte de travailler sept ans, pour son oncle Laban.
Bien qu’il eût promis Rachel à Jacob, Laban, soucieux de respecter l’usage qui voulait qu'on marie -d'abord- la plus âgée le trompe, substituant -lors des noces- Léa, son aînée, à Rachel. Genèse 29,25 relate la stupeur de Jacob, au matin : « Quand il se réveilla, voici que c'était Léa ! » Nous pouvons imaginer son choc et sa déception.
La relation entre Léa, Jacob et Rachel est une tapisserie complexe d’amour et de rivalité. L’opposition entre Léa et Rachel est soulignée par Genèse 29,30 : « Il aima Rachel plus que Léa. »
Genèse 29,31 ajoute : « L’Éternel vit que Léa était rejetée, et il la rendit féconde ». À la naissance de son premier-né, Ruben, elle s’exclame : « Maintenant, mon mari m’aimera » (Genèse 29,32). Léa donne naissance à six fils – Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issachar et Zabulon, fondateurs de six tribus d’Israël – ainsi qu’une fille, Dinah.
Dans son sens le plus élémentaire, le nom Léa (לֵאָה en hébreu) signifierait "vache" ou "vache sauvage", ce qui peut sonner étrangement, à nos oreilles modernes. Mais -à cette époque- comparer une femme à une vache n'était pas une insulte, bien au contraire : cela évoquait la fertilité, la douceur, et les soins maternels.
Ou, il pourrait signifier "fatiguée" ou "épuisée". Cette signification serait à mettre en relation avec l'histoire émouvante de Léa, à sa lutte pour obtenir l'amour et l'affection de Jacob, et -souvent- fatiguée. Les deux interprétations évoquant -également- et bien qu'elle soit l'épouse la moins aimée de Jacob. ses nombreuses grossesses.
Le prénom Léa, longtemps discret, renaît, en France, lorsque Colette le donne à l’héroïne de Chéri et La Fin de Chéri. Il revient en vogue, dans les années 1980, notamment grâce au succès de La Bicyclette bleue de Régine Desforges. Son apogée survient en 2001, avec 10 702 attributions.
