Sacha Guitry (1885 Pétersbourg, Russie - 1957 Paris) est un auteur de théâtre, & réalisateur, scénariste & acteur de cinéma français.
Sacha, prénommé ainsi d'après le prénom de son parrain, le tsar Alexandre III, est le fils du fameux comédien Lucien Guitry (1860-1925), et de Renée Delmas (1858-1902), fille du journaliste René Delmas de Pont-Jest, qui s'est essayée, elle aussi, au théâtre. Comme ses deux frères aînés, Sacha naît dans la capitale de l'Empire russe, où son père a signé un contrat.
Alexandre Romanov (1845-1894), qui régna sur l'Empire russe, du 13 mars 1881 à sa mort, le 1er novembre 1894, soit 13 ans, 7 mois et 19 jours, sous le titre d'empereur de Russie Alexandre III, fut l'avant-dernier empereur russe. Et le dernier à être mort en exercice. Son successeur, Nicolas II, fut assassiné, durant la révolution russe, quelques mois après son abdication.
En 1888, les parents de Sacha se séparent, sa mère n'admetant pas les liaisons de son mari, comme avec Sarah Bernhardt. Le divorce est prononcé, en février 1889. Sacha a 3 ans, et confié à sa mère. En octobre 1889, son père l'enlève, le ramene à Pétersbourg, et le fait jouer, devant le tsar. Sacha retrouve sa mère -et son frère- à son retour en France, au printemps 1890.
Élève médiocre et indiscipliné, Sacha est expulsé de 11 établissements scolaires, comme il le révèle, dans son Discours de cent lignes, prononcé lors du banquet du cinquantenaire du lycée Janson-de-Sailly, en 1934. Il arrête ses études, à 16 ans, début 1902, après avoir redoublé 10 fois. Peu avant ses 17 ans, en juillet 1902, Sacha perd sa mère, malade; elle avait 44 ans.
L'écrivain -et ami de son père- Alphonse Allais fait entrer Sacha au magazine humoristique Le Sourire. Sur la recommandation de Francis de Croisset, il soumet sa première pièce à Marguerite Deval, directrice du théâtre des Mathurins, qui l'accepte, sous réserve qu'elle soit transformée en opérette. Le Page est créé le 15 avril 1902, et atteint 35 représentations.
Devant cet échec, poussé à faire quelque chose, son père, qui dirige le théâtre de la Renaissance, lui fait faire ses débuts de comédien, sous le nom de Jacques Lorcey. Dans ce contexte, Sacha fait la connaissance de la jeune Charlotte Lysès, protégée de son père. Il en découle une rivalité amoureuse, entre les deux hommes. Un autre échec, dans une pièce, jouée à la Renaissance, aggrave la situation, et amène Sacha à se brouiller avec son père.
Sacha s'installe avec Charlotte, et écrit, pour elle, sa troisième pièce, Le KWTZ, créée au théâtre des Capucines, le 14 avril 1905. Toutefois, c'est avec Nono, une comédie en trois actes, créée au théâtre des Mathurins, le 6 décembre 1905 que, huit mois plus tard, il remporte son premier grand succès théâtral, aux Mathurins. Les amants se marient, le 14 août 1907, à Honfleur.
Guitry va s'affirmer, dans l'écriture. Faisant partie, comme Henri Bernstein, de la nouvelle génération de boulevardiers, dans la lignée de Feydeau, Meilhac et Halévy, il écrit lui-même ses pièces -parfois en moins de trois jours- et en assure la mise en scène, et l'interprétation.
En 1907, l'échec de La Clef, écrite pour la comédienne Réjane, décourage un temps Guitry. Le soutien indéfectible d'Octave Mirbeau lui donne le courage de continuer. Guitry lui demande une préface, pour sa Petite Hollande, en 1908 et, plus tard, lui consacre une pièce, Un Sujet de roman, créée en 1924, par son père, dans le rôle de Mirbeau. Sarah Bernhardt, qui devait interpréter le rôle d'Alice Regnault, décède, avant la première.
Il écrit, pour sa deuxième épouse, Yvonne Printemps, plusieurs comédies musicales, qui remportent un très grand succès (Mozart, L'Amour masqué, etc.), et sept revues, avec son ami Albert Willemetz. Il lance la carrière de Raimu, avec Faisons un rêve, en 1916.
Doté d'un humour caustique, la verve facile, et le goût du bon mot, Guitry fait les délices du public, mais ne s'attire pas toujours la faveur des critiques. Il utilise -déjà- au théâtre, la méthode qu'il utilisera -plus tard- au cinéma : s'approprier les règles, les codes d'un genre, les détourner et les plier à son propre style.